dimanche 30 mai 2010

Visite au Planning Familial de Paris

En matière de droits des femmes, nous le savons, rien n'est jamais acquis. Pour preuves, la tentative du gouvernement de diminuer les subventions au Mouvement Français pour le Planning Familial l'an passé, la fermeture de centres d'IVG et de maternités de proximité.

Alors quand j'ai appris que le Planning ouvrait ses portes les 28 et 29 mai, responsable de la commission féminisme des Verts et membre du secrétariat exécutif régional déléguée à l'égalité, j'ai décidé de composer une petite délégation pour faire une visite amicale de soutien.

Ce samedi, accompagnée de Safia LEBDI et de Jean-marc PASQUET, élu-es Europe Ecologie - Les Verts au Conseil Régional IdF, nous nous rendons rue Vivienne.

Safia connaît bien le Planning, et dans sa vie associative en direction de la jeunesse des quartiers populaires a mené des actions conjointes avec les militant-es du Planning.

Jean-Marc, féministe convaincu, vice-président de la commission des finances du conseil régional, tente de trouver les moyens de financer les politiques de la région.

Pour ma part, le 8 mars dernier, j'ai publié sur Youphil, un article sur son ancienne présidente. Mais je ne m'étais jamais rendue rue Vivienne.

Jacqueline MAZZOLA, gynécologue, militante et bénévole au Planning nous reçoit et nous fait visiter les locaux. Locaux spacieux et agréablement aménagés, salles de réunion, salle de consultation, bureaux, tout est organisé pour que l'accueil soit chaleureux. Il y a même une petite expo retraçant la vie du Planning Familial.
La rue Vivienne est à la fois centre d'information et centre de santé.

Nous nous installons dans la salle du fond, et Jacqueline nous présente la dernière campagne du Planning : Ensemble pour la gratuité de tous les contraceptifs. Cette campagne fait suite aux promesses de Mme Bachelot sur le remboursement de tous les contraceptifs, en particulier l'anneau vaginal et le patch qui coûtent de 150€ à 200€ par an. A ce jour, promesses non tenues ...
" Nous sommes très favorables à l'anneau ou au patch" déclare Jacqueline. "Pour que les femmes aient un véritable choix, tous les contraceptifs doivent être remboursés."
Puis le débat glisse inévitablement sur l'avortement, les pressions de la société qui poussent les femmes à rentrer à la maison et s'occuper des enfants, les droits des femmes et bien sûr l'éducation à la sexualité. Le Planning, association d'éducation populaire, intervient dans le secteur scolaire.

Jacqueline est convaincue : "l'éducation à la sexualité doit faire partie de l'éducation à la vie. Il faut expliquer aux enfants ce qu'est un appareil génital d'un homme, d'une femme. Il faut des lieux où l'on puisse parler de tout ce qui concerne la sexualité".
Comment diffuser l'information à tous les jeunes ?
De fil en aiguille, nous abordons l'un des combats du Planning : la lutte contre les violences faites aux femmes. Jacqueline souligne le manque d'hébergement pour les femmes victimes de violences. Nous lui répondons que dans le programme électoral des régionales, est prévue la construction de 1 000 logements pour ce type d'hébergement. Safia nous fait part des dispositifs qu'elle connaît pour pour le relogement. Le débat glisse sur la formation de la police et les évolutions positives, mais la réduction des effectifs risque de mettre à mal les progrès accomplis.

Avant de partir, Jacqueline nous propose de signer les cartes pétitions concernant la gratuité de toutes les contraceptions, et nous donne des documents édités par le Planning sur les types de contraception.

Rentrée à la maison, je ressors le rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales d'octobre 2009.
Effectivement, le patch et l'anneau vaginal, ne sont pas remboursés : le facteur financier pèse lourdement sur le choix de la contraception, au détriment des besoins ou de la santé. En France, contrairement à d'autres pays, 60% des femmes utilisent la pilule.
Or, si la meilleure contraception, c'est à dire, la plus efficace et la mieux adaptée, est celle que l'on choisit, il est clair qu'en France, le choix est biaisé.