samedi 29 juin 2013

procès de Xavier Dor : faites respecter les lois de la République !

Mercredi 26 juin, Xavier Dor, président de SOS Tout-Petits a comparu devant la 31ème chambre correctionnelle du TGI de Paris pour délit d'entrave à l'Interruption Volontaire de Grossesse. Initiateur dans les années 90 des commandos anti-avortement dans les hôpitaux, il s'est reconverti dans d'autres types d'actions après plusieurs condamnations. Sa proximité avec Bruno Gollnisch, membre du bureau politique du FN, est notoire.

L'audience a déjà été reportée une première fois.

Ce vieil homme qui nous veut du bien

Les procès prêtent au jeu théâtral et l'accusé le sait qui nous sert le sketch du vieux monsieur non violent. Il lui est reproché d'avoir manifesté à l'entrée de l'hôpital Saint Vincent de Paul pour dénoncer les IVG, ainsi que des intrusions dans la permanence du Planning Familial de Paris pour distribuer aux femmes chaussons de bébés et médailles miraculeuses.

Code de la Santé Publique, loi Neiertz : respect !

Les nœuds du procès :
- Les banderoles et les tracts faisant apparaitre fœtus et bébés sanguinolents sont-ils choquants ?
- Mr Dor a-t-il perturbé l'accès à l'hôpital ?
- A-t-il usé de la violence ?
- Y-a-t-il eu violences psychologiques et/ou pressions morales à l'égard des femmes et des personnels médicaux ? 

Le témoignage d'une plaignante met en exergue la violence psychologique de Mr Dor. Echanges : 
Lui : expliquant avoir remis des petits chaussons et une médaille à cette dame rencontrée au rez-de-chaussée du Planning familial. Comment peut-on donner de force interroge-t-il ?
Elle : rapportant avoir vu un vieux monsieur qui semblait avoir besoin d'aide et dont elle s'est approchée. Il lui a alors saisi le poignet et  remis des petits chaussons et une médaille dans ses mains.
Lorsque l'avocat des parties civiles demande si cet acte représente une certaine violence morale, l'accusé répond : "cette violence est une douceur, une prévention". La victime répond : "c'était une violence inouïe".

Les intégristes contre les lois de la République

Côté accusé, quelques éléments de langage relevés pendant l'audience : homicide, enfer, violence morale mais bienfaisante, monde luciférien, aucune menace, prier, pacifique, horreur de l'IVG, génocide, massacre, cauchemar,  médailles, chaussons, enfants, assistance à personnes en danger. Un monde plutôt violent, construit sur la peur.
Mais le plus inquiétant, est la réponse de Mr Dor à l'avocat des parties civiles qui lui a demandé si ses convictions lui permettaient d'enfreindre la loi : " la loi est légale, mais pas légitime .... quand la loi est criminelle, on ne peut pas respecter la loi".Un appel à la transgression ?

La procureure de la République a demandé à la Court de protéger les femmes. 
Les parties civiles- Planning Familial, APHP, CADAC, ANCIC, et l'une des victimes plaignante, espèrent une condamnation.
Le Collectif Tenon qui voit régulièrement X Dor et sa bande manifester aux portes de l'hôpital espère également une condamnation.
Délibéré le 16 septembre prochain.