samedi 27 février 2010

Ecologiste, Laïque, Antiraciste et Féministe

La polémique bat son plein à propos de la candidature d'une femme portant le foulard sur les listes du NPA.
La laïcité et l'égalité entre les sexes sont l'un des sujets les plus graves sur la scène internationale et ce sujet clive, hélas, tous les partis politiques.
La peur, la lâcheté, l'électoralisme, l'angélisme, la méconnaissance des réalités ?

Prenant part au débat, voici la tribune que j'ai co-signée et qui a été publiée sur Le Monde.fr

Ecologistes, laïques, antiracistes et féministes !

A l’occasion des élections régionales, le NPA a choisi d’afficher sa différence sur la scène politico-médiatique en présentant et en soutenant une candidate qui porte le foulard.

Nous prenons acte de l’évolution idéologique du NPA et de son glissement de la religion, opium du peuple vers le voile libérateur de la femme musulmane. Qu’Ilham Moussaïd soit en recherche spirituelle, c’est son droit. Que des partis de gauche, défendant autrefois les droits des femmes dans le sens du progrès, en viennent à considérer le droit de se voiler comme un « progrès » est pour nous inacceptable.

Que des femmes, responsables politiques se réclamant d’Europe Ecologie et des Verts, volent au secours du NPA, cela nous interpelle.

Ilham Moussaïd assure que si elle est élue, elle n’enlèvera pas son foulard, prenant pour alibi : « L’abbé Pierre a bien siégé en soutane à l’Assemblée nationale » ; Certes, mais c’était il y a plus d’un demi siècle, et dans un contexte de ségrégation des femmes que nous ne voulons pas revivre, même dans les quartiers populaires. Depuis, les femmes et les mouvements féministes ont mené des luttes importantes pour l’égalité des femmes et des hommes, et se libérer du poids des religions sur leur vie.

Nous refusons l’immixtion de toute religion, quelque qu’elle soit dans une institution publique. Aussi, nous ne pouvons l’accepter d’une personne qui revendique le droit d’être candidate et élue, simplement parce qu’elle est issue de quartiers populaires et s’affirme « laïque », tout en portant un foulard, affichant ainsi ses convictions religieuses.

Rappelons au NPA et à ses soutiens :

- que des femmes et des féministes laïques et démocrates, en Algérie, en Iran, en Afghanistan et dans des pays sous loi islamique, risquent leur vie chaque jour en s’opposant à la contrainte du port du voile.

- que la majorité des musulmanes en France ne portent pas le foulard, résiste face à leur famille et à l’environnement social pour le pas le porter, et font de leur religion une affaire privée.

Nous savons que dans les quartiers populaires, il y a des offensives contre la mixité, contre l’égalité des femmes et des hommes ; offensives qui visent à faire régresser le statut des femmes.

Nous le savons, le port du foulard n’est pas anodin dans les quartiers où la République a relégué les populations issues de l’immigration. Afficher qu’il est la norme pour les femmes musulmanes est une insulte à celles qui le refusent. Prétendre être un parti luttant contre le sexisme, tout en se faisant représenter par une femme portant le foulard, est une imposture.

Les jeunes filles et les femmes qui subissent les pressions sociales sous l’influence des intégristes, attendent de nous solidarité et soutien dans leur combat pour ne pas être assignées au port du foulard.

Dans le contexte actuel, les femmes sont les premières concernées par les crises économiques, sociales et environnementales. Elles sont toujours victimes du système patriarcal et de la domination masculine, et les premières touchées par les intégrismes religieux qui n’ont de cesse de les extraire de l’espace public.

Elles méritent mieux qu’une polémique autour du foulard !

Les élections régionales doivent être l’occasion d’un vrai débat et d’avancer des propositions pour que ces quartiers populaires cessent d’être des territoires abandonnés de la République, et pour que les femmes cessent d’y être doublement pénalisées, en tant que femmes et de par leurs origines.

Le programme d’Europe Ecologie présente des propositions à la fois pour lutter contre les violences faites aux femmes, pour développer une culture de l’égalité entre les hommes et les femmes mais aussi pour lutter contre les inégalités entre les territoires.

Il s’agit bien de mettre en place des politiques publiques qui instaureront les conditions du mieux vivre et du vivre ensemble indispensables à l’exercice de la démocratie.

Militant-es des Verts ou candidat-es sur les listes EE, nous agissons sur le terrain des luttes féministes depuis des années, travaillant avec des associations de femmes, de jeunes filles et jeunes garçons des quartiers populaires. Nous agissons aussi dans les luttes contre le racisme, les luttes anti coloniales et pour l’égalité des droits.

Féministes, écologistes et laïques, nous refusons de nous laisser intimider par des accusations de racisme ou de « retour de l’inconscient colonial » portées contre les progressistes qui résistent à la banalisation du foulard. Nous réaffirmons notre attachement au maintien des institutions républicaines, ce qui suppose de ne pas afficher de convictions religieuses quelles qu’elles soient.

Monique DENTAL, candidate Europe Ecologie IdF, responsable d’une association féministe

Ziad GOUDJIL, éducateur, candidat Europe Ecologie IdF

Michèle LOUP, conseillère régionale IdF, Les Verts, Mission Egalité Femmes/Hommes

Arlette ZILBERG, responsable de la commission féminisme des Verts, membre du Secrétariat Exécutif Régional en charge de l’égalité.

Vous aimez les bulles ?

En 2007, membre du jury du prix Tournesol, je me suis rendue à Angoulême pour le festival de la Bande Dessinée. L'occasion pour moi de découvrir ce festival. Beaucoup de jeunes, et surtout, l'impression que les mangas prennent de plus en plus d'importance sur le marché français. Quand même un léger malaise quant à la représentation des femmes ...
Aussi, quand j'ai appris la sortie du dernier album de Chantal Montellier Le Procès, je me suis dit qu'elle avait toute sa place dans ma "galerie de portraits de femmes" que j'écris à l'occasion des 40 ans du MLF.




Chantal, elle avait été sélectionnée pour le prix Tournesol, pour son album Tchernobyl, Mon Amour. Mais aussi, elle a créé le prix Artémisia, pour promouvoir la place des femmes dans la BD.




Je me suis donc rendue chez elle, pour la saisir dans son environnement.


Voici le lien pour son portrait publié sur Youphil.

samedi 13 février 2010

Il fait froid mais on lâche pas !


samedi 10h45 : j'enfile mon anorak et mes bottes, je saute dans le bus, et me voilà à Gambetta au rassemblement pour la ré-ouverture du Centre d'IVG de l'hôpital Tenon.
Bizarre, les banderoles sont sur le côté de la mairie. On me répond qu'en raison des mariages, le parvis ne nous est pas accessible. J'aurais du y penser moi qui ai célébré des centaines de mariages pendant la précédente mandature ... bon mais quand même, de là à nous cacher derrière la mairie. Déjà qu'ils avaient fermé le centre d'IVG en cachette, on va quand même pas manifester en cachette !

Les associations féministes organisent les prises de parole et racontent l'incroyable recul de l'accès à l'avortement dans le pays.
De nombreuses personnalités sont là, mais seules les associations ont accès au micro. Il y a comme un malaise entre Frédérique Calandra, la Maire du 20ème ardt pourtant présente, et le Collectif 20ème pour les droits des femmes, très choqué du communiqué de presse de la mairie annonçant avoir réussi à négocier la ré-ouverture du planning : dans les faits un accueil quelques heures par semaine pour conseil et ré-orientation des femmes.
Dans les "coulisses" tout le monde s'agite : pas question de rester caché-es avec nos banderoles.
Les policiers en civil nous demandent sans arrêt de reculer, pour ne pas empêcher les gens de traverser la rue Belgrand, avec des poussettes. Ce à quoi nous répondons, que les enfants, on connait !
Nous voulons défiler et passer devant Tenon. 600 personnes sont rassemblées à l'appel du Collectif.
La responsable du Collectif via Ariane Calvo, adjointe chargée de l'égalité femmes-hommes, négocie avec le commissariat. La Maire avec la préfecture.
Petit échange entre la Maire et moi-même :
AZ : Alors, quand est-ce qu'on bouge ?
FC : Tu veux qu'on se fasse charger par les CRS ?
AZ : C'est ça ! Ils ont qu'à nous charger les CRS !
FC : Bon, d'accord, je rappelle la préfecture

Josée Pépin, responsable du Collectif nous annonce que nous avons l'autorisation de défiler jusqu'à Tenon, en passant par l'avenue Gambetta. La police nous bloque l'avenue. Nous passons devant Tenon, traversons le marché, et revenons rue Belgrand.
Nous terminons notre rassemblement par notre chanson :

Allo Tenon, quelles nouvelles,
Paraît qu'vous faîtes plus d'IVG
Je suis enceinte ... de 8 semaines

Comment j'vais pouvoir avorter ?
pour les paroles, voir mon article du 17 décembre

Prochain rendez-vous des féministes : mercredi 17 février, 19 heures