mercredi 14 octobre 2009

Occupation du Centre IVG de l'hôpital Tenon

Ce matin, une vingtaine de femmes du Collectif Droits des Femmes du 20ème ardt de Paris a envahi et déroulé une banderole dans le hall de la maternité de l'hôpital Tenon qui accueillait jusqu'en mai dernier le centre IVG.
Responsable de la commission féminisme des Verts, et habitante du 20ème, je m'inquiète d'une politique insidieuse qui fait encore plus de ravages que les commandos anti-avortement !
Aujourd'hui en Ile-de-France, déjà 3 centres ne fonctionnent plus : Jean Rostand, Broussais, Tenon, et bientôt Avicenne ! A elles 4, ces structures réalisent 2 800 IVG par an sur les 12 000 pratiquées à l'AP HP (structures publiques). Aujourd'hui, les délais d'attente dans le public sont de 3 semaines. Et l'IdF est "privilégiée" puisque dans d'autres régions, les femmes sont contraintes d'aller avorter à l'étranger, faute de place en France !
Comment est-ce possible 30 ans après la loi de 1979 qui impose à chaque hôpital public une structure pour pratiquer l'IVG ?
La Révision Générale des Politiques Publiques qui organise la restructuration des services publics, ajoutée à la loi Hôpital Patients Santé et Territoires qui priorise les logiques comptables entrainent la disparition des services de proximité non rentables.
Or, les IVG ne sont pas rentables pour un établissement. Peu à peu, les médecins pratiquant les IVG partent à la retraite, et comme cela s'est fait à Tenon, un médecin " vacataire, payé avec un lance-pierre a remplacé ce départ à la retraite, puis a trouvé un emploi ailleurs". Là-dessus, les grandes manoeuvres commencent : on envoie les femmes au C IVG de la maternité de l'hôpital Saint Antoine, elle-même menacée de fermeture en vue d'un regroupement des services de plusieurs hôpitaux. Ça s'appelle la création de grands pôles !
En quelques mois on va assister à la disparition des centres publics IVG des 20ème et 12ème ardt ... qui comptent 333 000 habitant-es.
En attendant, notre collectif a été reçu par Mr GOUNIN, directeur de Tenon, et Mr UZAN chef du service Gynécologie Obstétrique. Ces messieurs ont tenté de nous convaincre des avantages de cette restructuration des services au sein de l'AP HP !
Nous ne sommes pas dupes.
Pour les femmes, loin d'être une modernisation, c'est une régression et l'occasion de contourner la loi de 1979 pour laquelle les femmes se sont battues.
A 12h, nous avons levé l'occupation et porté la banderole sur le parvis de la mairie du 20ème ardt.
Notre prochain RV : samedi 17 octobre, 14h30 Bastille manifestation pour les Droits des Femmes