vendredi 1 avril 2011

Une bouffée d'oxygène

A chaque catastrophe écologique, je repense à la fragilité de notre planète. Notre terre est parfois si jolie. Alors, j'ai eu envie de vous faire partager ce petit bonheur.

Lors de mes séjours au Pays Basque, je ne manque pas de rendre visite à Jénofa.
Jénofa, une écolo de chez écolo, avec un coeur immense.
Alors quand elle a croisé le maquignon qui emmenait un pottok à l'abattoir, elle n'a pas supporté ! Ses économies y sont passées, mais le pottok, elle l'a sauvé ! D'ailleurs, c'était une jument. C'est ainsi que Gaztain ( châtaigne en basque ) est arrivée dans le grand champ, derrière la maison de Jénofa. C'est aussi ainsi qu'a commencé une sacrée aventure.
Les projets ont fusé autour de Gaztain ! Même celui de lui atteler une carriole !
Sauf que Gaztain, elle a commencé à déprimer. Des amis spécialistes ont conseillé de faire venir des poules pour lui tenir compagnie. Un vieux remède, connu jusqu'en Bretagne.

Jénofa a donc opté pour des poules noires de Gascogne.
Pas simple d'en récupérer : elles étaient en voie de disparition jusqu'à peu. Mais avec tous les réseaux écolos de Jénofa, les poules noires sont arrivées ... et puis un coq pour les poules. Jénofa leur a construit un poulailler pour les accueillir. Sauf que les poules noires ont refusé le poulailler : normal elles dorment dans les arbres !

Quelques mois passèrent et il était clair que Gaztain grossissait. Il a bien fallu se résoudre à l'évidence : Gaztain allait nous faire un petit ! Le ventre de Gaztain était bien bas, et de plus en plus rond. En décembre, cela faisait déjà 10 mois qu'elle était chez Jénofa et on se demandait quand elle mettrait bas. Mais d'un autre côté, pas de soucis : les pottoks, chevaux semi- sauvages que l'on croise parfois dans les montagnes du Pays Basque, mettent bas tout seuls. Nul besoin de vétérinaire.

Mardi 15 février : je reçois une une photo du bébé pottok avec pour illustration : "coucou marraine". Alxor était né !


Quelques jours plus tard, je me rends chez Jénofa .

J'apprends qu'une buse s'est envolée avec le cordon ombilical dans son bec, et que le placenta a probablement été dévoré par un chat ...
Le petit est magnifique, tout le monde est gaga !

Quelques imprévus

Alxor est sans papier ... le maquignon n'ayant pas fourni de certificat de saillie, il n'a donc pas de père déclaré.

Marraine d'un sans papier. Tiens, ça me rappelle des choses ...


Les services vétérinaires sont très stricts sur la déclaration des pottoks, espèce en voie de disparition il n'y a pas si longtemps.
Et puis, Alxor est un mâle ... qu'il va falloir castrer dans les 6 mois, sous peine de le voir engrosser sa mère. Damned !
Et l'espace, et le foin ? Le champ n'est pas assez grand pour 2 pottoks, et le foin coûterait bien 2 000 € par an.
En attendant de trouver une solution, tout le monde se précipite chez Jénofa pour admirer Alxor.

Aux dernières nouvelles, mon filleul grandit en force et en sagesse. Ses dents poussent.
Il vient même d'être régularisé.