Lorsque Caroline de Haas, présidente de la jeune association Osez Le Féminisme, m'a dit l'an passé vouloir organiser une université d'été des féministes,
j'étais restée perplexe.
Et pourtant ...
L'année écoulée en a vu des victoires :
- reconduction des subventions au Planning Familial
- loi contre les violences faites aux femmes passée au Parlement
- pleins feux sur les inégalités salariales et professionnelles ... et sur les retraites des femmes
- réouverture du centre IVG de l'hôpital Tenon
Sans oublier le succès de l'anniversaire des 40 ans du MLF, qui a marqué la transmission des réflexions et des luttes aux jeunes générations féministes.
Décidément, elles en veulent
Les mois ont passé, la dynamique a continué.
Pas une semaine sans entendre parler des activistes féministes.
Je me souviens de Nadia Chaabane, notre amie franco-tunisienne, écrivant :
" on ne demande pas la lune, on veut juste l'égalité".
Alors ce vendredi soir, je n'ai pas manqué l'Assemblée extraordinaire Générale d'OLF.
Dans une ambiance chargée d'émotions, Caroline de Haas, remet le flambeau du porte-parolat d'OLF à Julie Muret, Thalia Breton et Magalie de Haas.
Puis vinrent les derniers préparatifs des rencontres féministes d'été d'Evry : distribution du livret d'organisation aux militantes, dernières infos . Tout semble prêt, le moindre incident possible anticipé et réfléchi. Chacun-e a pris sa part de responsabilités pour réussir l'événement. L'enthousiasme est au rendez-vous, et ce ne sont pas les rebondissements de l'affaire DSK qui les arrêteront malgré le harcèlement des médias à ce sujet.
Le programme est chargé : 30 ateliers, 2 plénières. Il y a 490 inscriptions, et 44 associations dont le Planning Familial et la Fédération Nationale Solidarité Femmes participent à ces rencontres. L'intendance suit : repas au Restaurant Universitaire , hébergements militants ou à l'hôtel. Pas question d'être déficitaire.
Samedi matin, sur le campus, accueil nickel. Une quarantaine de militantes sont chargées d'aider à l'installation des stands, d'accueillir, d'orienter et de règler les problèmes. Je suis littéralement scotchée par la sérénité qui règne.
2012 approche,
les féministes s'invitent dans la campagne
Tout le monde a la volonté de faire en sorte que l'égalité femmes/hommes soit un thème incontournable et prioritaire de cette campagne électorale. Pour une partie d'entre nous, nous nous sommes déjà rencontrées sur le terrain, avons partagé ensemble nombre de luttes. Face à l'inertie des partis politiques sur le sujet, nous avons la volonté d'avancer ensemble. Les femmes représentent 53% de la population, nous ne l'oublions pas.
Un texte de base est distribué avec 9 propositions.
Nous n'attendrons pas plus longtemps.
L'égalité, nous la voulons maintenant.
Alors même si les débats sont parfois difficiles, chacun-e semble trouver sa place.
600 personnes participent aux ateliers. Des militantes me confient : " je suis contente, j'ai appris plein de choses ".
La politique autrement
La diversité des ateliers couvre largement le champ des questionnements féministes : précarité, contraception, viol, éducation, services publics, sexualités, travailleuses migrantes, violences, lesbophobie, parité, laïcité, autonomie, Europe, international, inégalités salariales, système prostitueur ...
La parole circule, l'écoute est respectée.
Des rencontres entre les responsables des ateliers et des associations, permettent d'avancer sur le texte de base et les propositions pour 2012.
Décidément, les partis politiques feraient bien de prendre exemple sur les féministes pour faire de la politique autrement !
En attendant, les féministes, déterminées, avancent sur leurs propositions. Le sourire est sur tous les visages.
Un moment historique ?
A la plénière de clôture, ce sont 10 propositions pour que l'égalité soit au coeur des programmes des candidat-es. Dix propositions acclamées, portées par les associations féministes, bien décidées à ne plus s'en laisser compter.