Comme vous pourrez le voir, nombre d'écologistes considèrent que cette loi sera une grande avancée pour notre société vers des relations pacifiées entre les hommes et les femmes.
ABOLITIONNISTES, FÉMINISTES, ÉCOLOGISTES
Dans le cadre d’une avancée de notre société vers l’égalité entre les femmes et les hommes, une proposition de loi, renforçant la lutte contre le système prostitutionnel, sera soumise au vote de l’Assemblée Nationale le 29 novembre 2013. Ecologistes, nous soutenons cette proposition de loi.
Faire reculer le système prostitutionnel, une avancée vers l’égalité Femmes/ Hommes.
En France comme en Europe, la
grande majorité des personnes prostituées sont des femmes. La quasi-totalité
des acheteurs d'actes sexuels sont des hommes.
La prostitution est une affaire
de répartition sexuée des rôles sociaux, reflet de la domination masculine sur
laquelle s’est bâtie et continue de fonctionner notre société. Et si les personnes prostituées
comptent aussi quelques hommes, la domination masculine opère encore : la grande
majorité des acheteurs reste des hommes.
Les débats autour de cette proposition
de loi dévoilent l’immense écart entre
mythes et réalité. La mythologie de la « fille de joie » s’est muée
en fantasme de l’escort girl sexuellement libérée. Mais les violences demeurent
au cœur du système et le recours à internet n’y a rien changé.
Nombre d’anciennes prostituées témoignent
des traumatismes, des violences
physiques et psychologiques subies, dont les auteurs sont des proxénètes mais aussi des
« clients ». Les personnes prostituées sont à la merci de leurs
exigences et de leur violence potentielle. Les jeunes femmes victimes de la
traite sont parfois soumises à des séances de « dressage » via les
viols et les violences physiques.
La répétition fréquente d’actes
sexuels non désirés, porte atteinte à l’intégrité des personnes. La
prostitution n’est pas un simple jeu libertin où l'on peut gagner de l'argent.
La liberté ne s’accommode pas d’actes attentatoires à la dignité humaine.
Faire reculer le trafic et la traite des êtres humains en France et en Europe
La prostitution et la traite des
êtres humains se renforcent mutuellement pour répondre à la demande des
acheteurs d’acte sexuel. En France, la prostitution c’est environ 90% de femmes d’origine étrangère en
situation de précarité, souvent amenées de force, des pays d’Europe centrale et
orientale, et d’Afrique. La question des relations Nord-Sud, de l’immigration
et de la pauvreté est prégnante.
La traite des êtres humains est
le 3ème trafic financier mondial après le trafic d’armes et la
drogue.
L’Allemagne et les Pays bas ont
choisi de légaliser le «travail du sexe» et dépénalisé le proxénétisme. L’intimité de l’être humain mise sur le marché,
on assiste à une banalisation de la prostitution et à une expansion massive de l’industrie du sexe.
L’ultra libéralisme est la voie royale qu’utilisent proxénètes et réseaux pour
prospérer. Les proxénètes trafiquants sont devenus
des « entrepreneurs » faisant fructifier leur
« entreprise ».
La « demande » entretient
« l’offre », comme dans tout marché.
L’Union Européenne, dans sa
stratégie de lutte contre le trafic des êtres humains, recommande aux
états membres de réduire la demande. C’est l’objectif de la
proposition de loi qui responsabilise et pénalise l’acheteur, tout en
protégeant et donnant des droits à l’immense majorité des personnes prostituées
qui sont avant tout des victimes de violences. La Suède a fait ce choix il y a
15 ans. Les réseaux se sont quasiment tous retirés et le nombre de personnes
prostituées a été divisé de moitié. La Suède a choisi de garder la sexualité et
l’intime en dehors de la loi des marchés. Elle a été suivie par la Norvège et
l’Islande.
Faire reculer la prostitution, c’est revaloriser le rôle de la politique
Réalistes, nous savons que si la loi est votée la prostitution restera pratiquée, mais à
titre individuel et de façon marginale. Pour les situations qui perdureront, toute politique répressive à
l'encontre des personnes prostituées ayant été abrogée, une véritable politique
de renforcement de l'accès aux soins et de réduction des risques sanitaires
sera mise en œuvre : le gouvernement travaille avec les associations à établir
un «référentiel de réduction des risques » en matière de santé pour mieux
accompagner les personnes.
Lorsque la liberté
s’accompagne d’actes attentatoires à la dignité humaine, la loi, vecteur
de l’intérêt général, doit intervenir. C’est un choix de société, que nous
souhaitons aussi dans l’intérêt des générations à venir.
Il est de la responsabilité du
Parlement de décourager ce marché sordide.
Abolitionnistes, nous sommes pour la lutte contre le système prostitutionnel.
Féministes, nous demandons aux député-es de s’engager vers une
société d’égalité entre les femmes et les hommes et de protéger la dignité de
la personne humaine face à la violence de la traite et de la prostitution.
Ecologistes, nous demandons aux député-es de s’engager dans la
construction d’une société libérée de la prostitution et de faire barrage aux
diktats de l’ultra libéralisme.
Signataires :
Nicole Kiil-Nielsen députée européenne, Catherine Grèze députée européenne, Laurence Abeille députée, Eva
SAS députée, Leïla Aïchi
sénatrice, Anny Poursinoff ancienne
députée co-fondatrice de la commission Femmes des Verts, Michèle Loup ancienne conseillère régionale IdF en charge de
l’égalité femmes/hommes, Jocelyne Le
Boulicaut vice-présidente de l’observatoire du genre des Verts Européens, Arlette Zilberg ancienne responsable de
la commission féminisme EELV.