lundi 28 novembre 2016

La croix et la bannière de Valérie Boyer

On peut le dire : on en a soupé de la primaire de la droite !  A tous les repas, tous les JT. Sans parler de la panique générale qui a poussé des gens de gauche, à participer à la primaire de la droite, pensant peser sur l'éviction de N. Sarkozy, puis sur celle de F. Fillon, ou d'A. Juppé.
Bref, ça partait dans tous les sens. Embrouilles à tous les étages !

Sérieux, cette panique, je me demande si ce n'était pas un dégât collatéral de l'élection de Trump. Pourtant, aux USA, c'est clair, quand on est Républicain, on vote à la primaire des Républicains. Et quand on est Démocrate, on vote à la primaire des Démocrates.
Et bien en France, pas question ! Et que je suis à gauche, et que je vais voter à la primaire de droite ... parce que ... Bon, je vais pas vous refaire le film.

Entre nous, je crains le pire pour la primaire de la gauche. Mais comme en politique, on n'est jamais à l'abri d'une surprise, bonne ou mauvaise, je vais tenter de rester optimiste.

Donc, ce dimanche soir, je me risque à regarder France2, pour les résultats de cette primaire de droite.
Et là, bingo : je tombe sur Valérie Boyer.
J'avoue, je ne la connaissais pas. Députée de Marseille, porte-parole de F. Fillon qui brigue la présidence de la République française. J'écarquille les yeux.
Mais oui, c'est bien une croix, mise en évidence, qu'elle porte autour du cou ! Et de nous parler de l'identité chrétienne. J'avais plutôt entendu parler économie pendant cette campagne.
Bon, d'accord, c'est légal, mais tout de même, dans notre France laïque, ça fait un peu bizarre de la part d'une personne en fonction de représentation politique. Ne serait-ce pas légèrement irrespectueux de la séparation des églises et de l'Etat ? 
Elémentaire mon cher Watson ! Comment ai-je pu oublier que La Manif Pour Tous, et nombre d'intégristes et de "cathos tradis" avaient soutenu F Fillon ?

Alors Mme Boyer, merci 1000 fois !
Vous avez fait la démonstration de ce que nombre de faux amis de la laïcité nient quand il s'agit du voile voire du burkini : le port ostentatoire d'un signe religieux, assumé et revendiqué, a bien une connotation politique.

Et n'oubliez pas d'écouter la dédicace de Frédéric Fromet au révérend père François Fillon ! 


Chante et mets ton serre-tête ! La chanson de... par franceinter


lundi 24 octobre 2016

Présidentielle 2017 : 1, 2, 3, primaires !

En 2011, le Parti socialiste décida d’importer le concept de primaires à l'américaine. Opération réussie.
La primaire socialiste a rassemblé 2,7 millions de votants. François Hollande sortit du chapeau, et fut légitimé pour représenter le PS à l'élection présidentielle de 2012. La dynamique lancée, il fut élu Président.
Aujourd'hui, le concept de primaires a fait boule de neige : les états majors du PS et de LR ont décidé de recourir à cette recette magique.
Sauf que cette fois, les cartes sont brouillées !
Tout le monde se demande s'il ne faudrait pas voter à la primaire du camp d'en face pour faire perdre le candidat dont on ne veut surtout pas, ou qui pourrait battre le candidat que l'on souhaite voir gagner.  Et oui, en France, on aime les Shadocks !
Pour y voir un peu plus clair, je vais adopter l’ordre chronologique. 

La primaire de droite

L'enjeu principal est de savoir qui de Juppé ou de Sarkozy sortira du chapeau. Et là ça se complique :  
-         - Une partie de l’électorat d’extrême droite  a décidé de voter Sarkozy pour faire échec à Juppé, car face à M le Pen, Sarkozy serait moins dangereux. (Vous suivez ?)
-         - Une partie de l’électorat de gauche, prévoyant une défaite de la gauche, a décidé de voter Juppé pour faire échec à Sarkozy dont les positions rejoignent celles du FN sur les questions sociétales.
-         - Une partie de l’électorat de gauche a décidé de voter Sarkozy, pour faire échec à Juppé capable de battre le non-candidat Hollande.

Si vous n’avez pas tout suivi, il faut reprendre la lecture après « Et là ça se complique : ». Bon, vous aussi regarder avec attention le "tutoriel pour voter à la primaire de droite" de Mathieu Madénian et Thomas VDB.

La primaire de gauche

Alors là, ça se complique encore plus ! Au début, le PS ne souhaitait pas de primaires, de peur de fragiliser un candidat président. Mais face au tollé général (je veux dire en interne au PS), l'idée d'une primaire de la Belle Alliance Populaire qui rassemblerait la gauche et les écologistes a été actée.
Mais :
- une partie de l'électorat de la gauche et des écologistes qui refuse de participer à la primaire de la Belle Alliance Populaire, votera quand même, de peur de laisser passer un candidat qui ne leur plairait pas ( devinez qui...).
- une partie de l'électorat du centre serait bien tentée aussi de voter.

Pour autant, la primaire de gauche n'est pas calée : le principal candidat n'est toujours pas candidat et  l'éventualité de sa non-candidature est de plus en plus plausible. 

Or, les machines à sonder doivent sonder ! Nous sommes en période pré-électorale que diable ! 
On sonde la primaire de droite en intégrant les ceusses de gauche ou d'extrême droite qui veulent participer à la partie de billard à 1000 bandes. On sonde la primaire de gauche où le principal candidat n'est pas candidat. On sonde les candidats qui sont hors primaires sans savoir qui ils défieront.


On sonde aussi les candidats qui sont candidats sans l'être pour de vrai.Vous suivez ?  
Tenez, revenons sur la primaire des Verts : les sondages intégraient C. Duflot. Pfffttt ! Erreur de programmation.

La politique nous réserve parfois des surprises, des bonnes ou des mauvaises.

Espérons que cette fois, ce sera une bonne surprise, que la gauche et les écologistes trouveront une personnalité respectueuse des valeurs républicaines, capable d'incarner nos idéaux de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité. Au risque de ne pas passer la barre du 1er tour à l'élection présidentielle.   

dimanche 2 octobre 2016

Laïcité : ouverte, positive, inclusive, revancharde ? Pourquoi pas libellule ou papillon ?

Ce qui est bien avec la laïcité, c'est qu'on ne s'ennuie pas. D'ailleurs, si tu veux plomber un repas de famille, tu lances, comme ça, l'air de rien, le sujet. Et vous, vous en pensez quoi de la laïcité ? C'est BINGO, à tous les coups !

Alors, pour vous donner des billes avant de faire le test, je me suis penchée sur quelques adjectifs qui ont été accolés au mot laïcité, ces dernières décennies.

Laïcité ouverte : apparue dans les années 80-90 dans un contexte de guerre scolaire concernant les financements des écoles publiques laïques et des écoles privées catholiques. Une porte doit être ouverte ou fermée, certes. Mais pour la laïcité, ouverte à quoi ? Ah oui, aux religions, ce qui équivaut à la fin de la séparation de l'église et de l'Etat, et d'ailleurs à la fin de la laïcité. Belle expression pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes !

Laïcité inclusive : quelques sociologues islamo-gauchistes, anti-capitalistes mais adeptes du modèle multiculturaliste anglo-saxon, et ne sachant pas comment se battre contre la loi de 2004 sur les signes ostentatoires à l'école, ont tenté cette expression. La réalité fut que cette loi, dénoncée régulièrement par les tenants de l'islamisme, a plutôt apaisé le climat dans les écoles. Mauvaise pioche !

Laïcité positive : le chantre de cette expression fut Nicolas Sarkozy, Et je vous le donne en mille, ce fut lors de son discours de Latran, en décembre 2007. Et oui, c'était là !  Vous vous souvenez de cette phrase ? " L'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur". D'accord, il venait de rencontrer le pape et ça avait du lui tourner les esprits, le pauvre. A Rome madame Michu ! Amen.

Laïcité revancharde : voilà la petite dernière, née aujourd’hui, de la bouche même d'un candidat postulant à la plus haute fonction de notre Etat. Très fort monsieur Macron pour le bad buzz. Déjà que vous utilisez un vocabulaire guerrier inadéquate, mais rajouter le suffixe "ARD" comme dans : connard, trouillard, roublard, crevard, vicelard, triquard, cabochard ..., c'est la grosse artillerie quand même. Elle vous a fait quoi la laïcité ?

D'accord, ces quelques définitions ne font pas partie de l'excellent Dictionnaire amoureux de la laïcité, d' Henri Pena-Ruiz, et que je vous conseille soit dit en passant. D'ailleurs, ça pourrait pas, car ces quelques expressions appartiendraient plutôt à un "Dictionnaire de la ruine de la laïcité".
Et ça, on n'en est pas encore là, foi de laïcarde !   




samedi 17 septembre 2016

Niqab et canal salafiste sur France Info - suite.

Tadam !
Hier, à peine après avoir publié mon article "Niqab et canal salafiste sur France Info" , soupçonnant des journalistes de France Info de bidonnage et de manipulation de l'information, je tombe sur l'article d'Annabel Benhaiem publié sur le Huff Post.



Ainsi donc, il est avéré que cette video diffusée sur France Info, rapportant une "rencontre fortuite" est juste un bidonnage journalistique.



Je me permets donc de répondre aux questions que je soulevais hier :

1) Cette militante avérée n'aurait-elle pas monté sciemment une opération pro-voile intégral ?
Réponse : oui. La présence auprès d'elle de Rachid Nekkaz, l'homme qui paie les amendes des femmes en niqab verbalisées l'atteste : Nous savons aujourd'hui que la journaliste l'avait sollicité pour l'accompagner faire un reportage à diffuser sur une chaîne publique à propos des femmes en voile intégral en France. Nous savons aussi que la journaliste a suivi cette madame Niqab de chez elle à la Promenade des anglais. Donc, visite organisée avec la militante +  mise en scène = bidonnage des journalistes. 

2) Y-a-t-il eu une tentative de manipulation de la part de ces journalistes pour nous faire penser que tout se vaut, ou s'agit-il d'une incompétence crasse ? 
Réponse : La tentative de manipulation de l'opinion est avérée et le manque d'éthique des journalistes aussi. Parler de hasard d'une rencontre, de "rencontre fortuite" alors que cette rencontre a été organisée relève de la manipulation. Filmer sur le même plan une touriste déstabilisée par la vue d'une femme en niqab en ce lieu de recueillement et une militante salafiste au discours bien rôdé relève du bidonnage de la mise en scène au profit de la femme en niqab qui avait largement participé à la mise en scène.

3) Les journalistes (voire leur rédaction ), seraient-ils sensibles aux sirènes salafistes qui chaque jour, en se posant comme victimes, veulent nous faire gober que nous devons respecter leurs dogmes obscurantistes, alors que notre pays et nos lois les rejettent massivement ?
Réponse : oui. Ce bidonnage laissant la part belle au discours pro-voile intégral, l'atteste. Quelques journalistes islamo-gauchistes sur cette chaîne celà n'étonnerait personne.Quant à la rédaction de France info ou la hiérarchie de France Télévision, nous le saurons bientôt en fonction ou non du soutien dont bénéficieront les journalistes qui ont monté cette video infâme.

4) Comment des journalistes d'une chaîne publique digne de ce nom, peuvent-ils nous servir en ce lieu, le respect aux femmes portant niqab plutôt que le respect dû aux morts du terrorisme ? 
Réponse : le rôle du journaliste est détourné. Il est devenu l'instrument consentent d'une propagande. Pire : Cette mise en scène, en ce lieu de recueillement, et avec comme actrice principale une militante salafiste connue, arborant le même uniforme que ceux revendiqués par Daesch et les terroristes islamistes est une insulte aux morts, aux survivants et à leurs proches. Il révèle aussi le peu d'éthique journalistique qui sévit.

Conclusion : Si vous trouvez qu'il est inadmissible qu'une chaîne publique dénature à ce point la voix de la France, voici le lien pour le formulaire à envoyer au CSA, Conseil Supérieur de l'Audiovisuel

Nos morts, de Charlie à Nice, en passant par l'Hypercacher valent mieux que les insultes de  France Info ! 

vendredi 16 septembre 2016

Niqab et canal salafiste sur France Info

Ce vendredi 16 septembre, quelle ne fut pas ma sidération face à cette vidéo diffusée sur la chaîne de service public France Info, et rapportant une conversation à Nice sur la Promenade des anglais, meurtrie par l'attentat islamiste du 14 juillet et devenue lieu de recueillement.



Puis vint la colère, des recherches sur internet, où j'apprends que cette même dame portant niqab n'était pas vraiment une inconnue, comme le montre l'article paru le 1/07/2014 sur l'Express.fr .

Alors quelques questions : 

- Cette militante avérée n'aurait-elle pas monté sciemment une opération de propagande pro- voile intégral ?

- Comment France Info peut il diffuser cet échange en mettant sur le même plan une touriste déstabilisée par la vue d'un niqab en ces lieux, et une militante salafiste qui arbore le même uniforme que ceux revendiqués par Daesh et par les terroristes islamistes ? 

-Y-a-t’il eu une tentative de manipulation de la part de ces journalistes pour nous faire penser que tout se vaut, ou s'agit-il d'une incompétence crasse ?

- Les journalistes (voire leur rédaction) seraient-ils sensibles aux sirènes salafistes qui chaque jour en se posant comme victimes, veulent nous faire gober que nous devons respecter leurs dogmes obscurantistes alors que notre pays et nos lois les rejettent massivement ?

- Comment des journalistes d'une chaîne publique digne de ce nom peuvent-ils nous servir le respect dû aux femmes portant niqab plutôt que celui dû aux morts dans un tel lieu ? 

- Comment une chaîne publique peut-elle tomber aussi bas et dénaturer la voix de la France ?

- Comment se fait-il qu'une femme portant niqab puisse impunément contrevenir à la loi de notre République en ces lieux ? 

Nos morts, de Charlie à Nice, en passant par l'Hypercacher valent mieux que France Info ! 




vendredi 19 août 2016

Ne dites pas à la presse internationale que je suis contre le burkini, elle me croit islamiste !

On aurait tant aimé passer cette période estivale au calme. Et même quelques instants de répit après les massacres de Nice et de Saint-Étienne-du-Rouvray.
Mais l'agenda de l'islam politique en a décidé autrement. Les tenants de cette idéologie politico-religieuse totalitaire continuent leur offensive. Les polémiques autour du burkini sont à l'ordre du jour de nos islamistes qui enchaîneront probablement sur les cantines scolaires à la rentrée.

Dans ce climat délétère, que certains médias internationaux, il faut comprendre anglo-saxons, relayés par des medias français, veuillent nous faire croire que les polémiques en France relèvent du fanatisme laïque, c'en est trop !

D'ailleurs, pourquoi cette presse internationale ne relaie-t-elle pas les propos des intellectuels qui luttent dans leurs propres pays ou qui ont dû s'exiler ?
Plusieurs hypothèses :
- cette presse internationale aurait des accointances avec le Qatar ou un autre pays islamiste...
- cette presse internationale soutiendrait le système multiculturel communautariste qui permet l'existence de tribunaux islamiques comme en Angleterre concernant les affaires familiales.
- cette presse internationale ne connaît même pas l'existence de ces personnes qui luttent au quotidien et parfois au péril de leur vie, pour vivre dans la dignité et que soient respectés les droits humains pour les femmes.

Alors au cas où seule la dernière hypothèse serait vérifiée, et afin de combler cette lacune, voici quelques références prouvant que même en dehors de France, des personnes se lèvent contre le burkini, et pas des moindres :

- Waleed Al-Husseini : écrivain, nous explique depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, comment les islamistes tentent d'imposer le burkini.

- Malika Boussouf, éditorialiste au quotidien Le Soir d'Alger qui dans une interview donnée à Télérama témoigne de la guerre faite aux corps des femmes par Daesh, mais aussi par les islamistes en Algérie.

- Tahar Ben Jelloun, membre de l'académie Goncourt, qui dans un article intitulé Burqa Plage ! appelle son gouvernement à réagir à " cette nouvelle dictature de l’ignorance, de la frustration et de la bêtise."

- Fatiha Daoudi juriste et militante des droits humains, qui prend à partie le directeur de Médiapart ans un article intitulé Non Monsieur Plenel, le burkini n'est pas un vêtement comme un autre!  

Et pour finir sur une note humoristique, parce que nous en avons sacrément besoin, un dessin de presse de Yann Barte, intercepté sur les réseaux sociaux, concernant un certain commissaire politique solidaire des signes sexistes  #EdwyenBurkini

Avis n°1 à la presse internationale qui ne connaît pas d'opposition au burkini en dehors de la France : il suffit d'aller sur les réseaux sociaux pour étoffer cette liste.
Avis n°2 : la laïcité n'a jamais tué personne, alors que l'islamisme tue tous les jours.

mardi 19 juillet 2016

Fraternité républicaine, laïcité, démocratie.

En ce jour où une fois de plus, nous essayons de panser nos plaies, je vous livre le discours que j'ai fait dans le cadre de l'assemblée nationale de la Belle Alliance Populaire, ce samedi 2 juillet, au gymnase Jappy, 75011.

" Notre République laïque est certes imparfaite, mais elle est indéniablement porteuse de formidables idéaux. La liberté et l’égalité nous amènent à penser en termes de principes et de droit. La fraternité, elle, relève plutôt de la morale, et  parfois rassemble dans des combats communs. Elle  implique la ressemblance, l’appartenance au genre humain, à l’heure où le communautarisme vante les différences.

Quant aux crispations identitaires, quels en sont les ressorts ? 
1- Les crises.
2- La montée des intégrismes religieux et de l’islam politique dans le monde et en France.
3- Les idéologies racistes instrumentalisées par une partie de la droite et l’extrême droite.
4- Un courant des sciences humaines appelé "courant post-colonial" qui influence une partie de la gauche.

Or, sous couvert de convergences des luttes, cette partie de la  gauche s’allie et s’affiche avec des représentants de l’islam politique pour mettre à mal la laïcité et les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, avec ces mêmes représentants qui ont fustigé le mariage homosexuel et réclament des droits différents pour les hommes et les femmes.  
Ensemble, ils essentialisent les religions, les communautés, les cultures, ethnicisent les débats, cherchent à nous  diviser entre ceux qu’ils appellent les blancs et celles et ceux issus des ex colonies. Ensemble ils assimilent toute critique du salafisme à une forme de racisme. 
Mais avoir des droits différents selon nos origines n’est-ce pas là une forme de racisme ?

Pour moi qui viens du champ  féministe, je peux témoigner combien l’essentialisation des femmes, en les renvoyant à des injonctions culturelles ou religieuses archaïques, est un frein au progrès et à l’opposé de notre devise républicaine. 
Depuis des années, ce courant essentialiste martèle que le colonialisme surdétermine notre société, et il clame sa haine de la laïcité et des valeurs républicaines. Comme si le patriarcat n’était pas antérieur à la colonisation !  Comme si nous n’avions pas conscience qu’il existe des injustices, du sexisme, des discriminations, et même du racisme et que cela est l’affaire de tous !

Alors comment convaincre les déçu.e.s de la République, celles et ceux qui sont trompés par les discours populistes, et les abstentionnistes ?

Les crispations identitaires ont été renforcées par le déni de réalité, par les reculs, par les compromis et parfois les alliances que certain.e.s élu.e.s ont passés avec les intégristes qui en sortent légitimés et renforcés.

Ne nous y trompons pas : l'inversion de la courbe du chômage ne suffira pas. Les prochaines élcetions se feront sur ces thématiques. Il est temps de rassembler le plus largement possible, autour des vlaeurs de notre République laïque. C'est le sens de ma présence ici."

PS : je remercie le Front Démocrate Écologiste et Social qui m'a mandatée pour intervenir en son nom sur la laïcité.

lundi 18 avril 2016

Nuit Debout : des clarifications camarades ?

Difficile de se faire une idée à travers les médias.

Dans un contexte d'exaspération politique, il est stupéfiant que certains médias rivalisent de médiocrité en tendant leurs micros à des personnes présentées comme a-politiques et non affiliées à un parti : lorsque ces mêmes personnes se révèlent être des militant.e.s politiques sur les réseaux sociaux, la nausée n'est pas loin.
Incompétence de journaliste ou manipulation de l'information ?
Un cas d'école que celui de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2, le 21 janvier dernier.
Une jeune femme, Wiam Berhouma, professeure dans un établissement public de banlieue, mais présentée comme "enseignante musulmane non affiliée à un parti politique", avait intimé l'ordre à Alain Finkielkraut de se taire. Or, un tour sur internet permettait aisément d'apprendre qu'elle était liée au PIR, Parti des Indigènes de la République, qui n'a de cesse de clamer sa haine de la République française et de la laîcité. Un groupuscule d'activistes qui s'est fait fort de reprendre le fameux tweet de Tarik Ramadan : #pasCharlie mais #perquisitionnable. Son égérie a publié un livre " Les blancs, les juifs et nous" ... tout un programme !
Le 15 avril, le CSA a épinglé France 2. Bien, sauf que le mal était fait.

Mais revenons à cette "Nuit Debout" qui nous interpelle.

 

Nuit Debout ou l'utopie irréaliste ?

On aimerait croire qu'un mouvement peut apporter un peu de fraicheur et d'utopie dans la morosité ambiante. D'autant que nombre de jeunes y participent et y font leurs premiers pas en politique.
Malheureusement, de même que les manipulations de l'opinion font rage dans les médias, elles sont aussi à l’œuvre, en interne à "Nuit Debout", place de la République à Paris. Nul doute que celà varie selon les nuits, et l'heure de la nuit. Pourtant les incidents se multiplient et c'est inquiétant.

Je passe sur les quelques dizaines de casseurs expérimentés qui tentent de faire basculer ce mouvement qui se dit non-violent ... même si revient régulièrement dans les AG l'expression : " c'est le capitalisme qui est violent", relativisant ainsi les violences dont on attend toujours qu'elles soient fermement condamnées.

Ce qui m'intrigue dans ce mouvement à première vue utopiste et anti-organisationnel, c'est le peu de clarté vis à vis des nébuleuses proches de Dieudonné qui propagent théories du complot, racisme et antisémitisme. Leurs militant.e.s semblent à l'aise place de la République. Malaise !

Quant l'utopie anti-organisationnelle permet la toute-puissance de militants organisés

Ce dimanche, les réseaux sociaux crépitent à propos de l'éviction d'Alain Finkielkraut de la place de la République. Le Parisien publie un article en ligne, illustré par une video intitulée : "le philosophe Alain Finkielkraut pris à partie samedi soir place de la République. Sadia Diawara/Facebook". Là encore, il suffit d'un petit tour sur internet pour apprendre qui est ce monsieur Diawara : un réalisateur lié au PIR ... qui a participé au jury du pris des "Y'a bon awards" créé par l'association Les Indivisibles, connue pour son combat contre la loi de 2004 sur les signes ostentatoires à l'école publique.

A l'heure où grandit la désillusion vis-à-vis des partis politiques, où l'abstention est massive et où le vote FN met en danger nos libertés, l'aspiration à plus d'éthique et de démocratie ne peut qu'attirer la sympathie. Mais croire que quelques milliers de personnes "inorganisées" et novices en politique, pourront mettre en échec les stratégies de groupuscules extrémistes organisés qui ont des pratiques aguerries de propagande et d'infoltration est un leurre. L'expulsion d'Alain Finkielkraut de la place de la République en est la preuve.

La toute-puissance de quelques militant.e.s politiques fait-elle loi ?
Le débat d'idées, "forcément démocratique", est-il à géométrie variable ?
Qui décide du cadre de la liberté d'expression et d'accès à la place de la République ?

Il est urgent que les "nuitdeboutistes" clarifient les bases du mouvement, au risque de nourrir les désillusions et d'offrir aux extrémistes le boulevard qu'ils ont déjà commencé à occuper.

Le monde meilleur ne se fera pas avec les groupuscules racistes et antisémites et leurs alliés !

ps : cliquer sur les liens en bleu pour accéder aux articles afférents.

vendredi 1 avril 2016

Dessinez, créez, liberté : la mairie du 20ème est Charlie

Après les attentats de janvier, des milliers de dessins d'enfants sont parvenus à Charlie Hebdo.
Il était du rôle des adultes, aussi meurtris soient-ils, de donner de l'espoir en notre République. C'est ce qu'a entrepris l'association "Dessinez, Créez, liberté", en mettant en place une exposition de ces dessins. L'occasion de faire réfléchir sur la liberté d'expression et les valeurs de notre République et d'y associer les enfants des écoles.


Dessinez, Créez, Liberté : un clip pour la... par culture-gouv





Et comme la maire du 20ème ardt de Paris, Frédérique Calandra, n'est jamais en reste pour défendre la République et la laïcité, il était tout naturel d'associer les enfants des écoles du 20ème à cette réflexion.





Ce jeudi 31 mars, fut l'occasion d'inaugurer le lancement national de cette exposition itinérante.
Plaisir d'entendre rires et cris d'enfants dans la mairie.
Joie et émotion de retrouver l'équipe de Charlie et mes ami-es laïques dans des circonstances plutôt heureuses.
J'en aurais presque oublié les attaques que subissent régulièrement les défenseurs de la laïcité !
Mais ça, c'est une autre histoire. Et je préfère rester sur cette image.

mardi 23 février 2016

Respirations laïques, ne nous en privons pas !


Alors que la réalité des attentats plombe notre quotidien et exacerbe les tensions, rien de tel qu’une bonne respiration laïque pour se remettre d’aplomb.
 
Mon coup de cœur* pour la célébration de « Ba-Ta-Clan », opérette d’Offenbach, dans une église luthérienne va à coup sûr m’attirer des quolibets du style « respiration laïque paradoxale », voire un procès en « islamophobie ». Même pas peur : je persiste et signe. Et aux spécialistes en idéologies mortifères, j’oppose cette réalité : dans notre pays laïc, il n’est pas rare que des édifices religieux accueillent la musique profane. 
 
Ainsi donc, l’orchestre « Les Concerts d’Athalie ** » avec la participation de membres de la chorale « Attrape Cœur » a monté Ba-Ta-Clan, « chinoiserie musicale en un acte » de Jacques Offenbach, en l’église Saint-Paul de Montmartre.

Pour rappel, cette opérette  est à l’origine du nom de l’actuelle salle de spectacle, le Bataclan, boulevard Voltaire, dont la réouverture est annoncée pour la fin 2016.

Ba-Ta-Clan, sacrée opérette 


Pièce de résistance qui porte les idées universelles des Lumières, où le pouvoir autoritaire de Napoléon III et des autocrates est tourné en dérision.
Stupéfiante actualité de cette pièce qui pose avec légèreté et humour la question de l'identité française.
Cependant, je ne pense pas me tromper en écrivant que les terroristes ne connaissaient pas l’origine du nom du Bataclan. Les derniers attentats ont ciblé la jeunesse, la musique, la joie de vivre.
Ce 31 janvier, la réponse est venue d’un orchestre, composé principalement de jeunes musiciens et musiciennes, et dirigé par Léonard Ganvert. Dans une église archicomble, il a fait  revivre « Ba-Ta-Clan », avec toute la formidable énergie et générosité de la jeunesse.
Dépassant la douleur post-attentats, c’est avec des rires et des acclamations que le public, composé de proches des musiciens, a "communié" avec l’orchestre et le propriétaire du Bataclan, présent à cet événement.

Message d’espoir.
Respiration laïque. 

* http://arlette20.blogspot.fr/2016/02/ba-ta-clan-de-paris-sao-paulo-hommages.html