vendredi 27 novembre 2009

des bébés à la consigne ?

Le monde de la Petite Enfance est en ébullition : des psychologues aux auxiliaires de puériculture, en passant par les professeurs des écoles, un vent de mécontentement souffle.
Mardi 17 novembre, la soirée débat organisée salle Jean Dame par le collectif " Pas de bébés à la consigne" a fait salle comble (250 personnes). Des professionnel-les des différents secteurs ont débattu des enjeux pour la qualité des modes d'accueil et la scolarisation des jeunes enfants.
Si la France est parmi les 1ers pays en Europe en accueillant presque 100% des enfants de 3 ans en maternelle, ce n'est pas le cas pour les plus petits :
1/3 des moins de 3 ans bénéficient d'une structure d'accueil. Il manque aujourd'hui 500 000 places pour les accueillir, équivalent à 5 milliards par an, soit, 1.3 % de notre PIB !

L'évolution des textes et lois inquiète les professionnel-les :

depuis 2004, les entreprises de crèches, à but lucratif, prennent leur envol avec pour conséquence une gestion déshumanisée et technocratique des structures ( inscription par internet, gestion du personnel sans tenir compte des besoins des enfants, augmentation du personnel non qualifié) . L'exemple le plus frappant : A Aix en Provence, 24 structures municipales ont atterri dans l'escarcelle de l'entreprise "Les Chaperons Rouges" par le biais d'une délégation de service public. Autre exemple : la création de jardins d'éveil qui permettent de diminuer le nombre de personnel qualifié encadrant les enfants.

Ce 17 novembre, les professionnel-les ont souligné la régression des textes concernant la qualité de l'accueil des enfants: le décret d'août 2000 avait permis d'ouvrir les structures d'accueil à toutes les familles et notamment à celles en difficultés sociales et aux enfants porteurs de handicaps. Or ce décret, porteur de valeurs humanistes est mis à mal.
Augmentation des taux d'encadrement des enfants ( en crèche et chez les assistantes maternelles), déqualification des professionnel-les, suppression de postes d'enseignants).

Les psychologues le clament : l'enfant se construit dans les milieux qu'il fréquente.

Les économistes abondent dans un sens : un service public gratuit de la petite Enfance est un investissement social pour lutter contre les inégalités, inégalités entre les enfants, inégalités entre les hommes et les femmes. Sans structures d'accueil de qualité, les femmes quittent le marché du travail avec toutes les conséquences sur leurs carrières professionnelles, leurs retraites et finalement leur autonomie. Or, le coût des inégalités renforcées entre les enfants, le coût des aides aux familles pour les gardes d'enfants, et aux femmes en situation de pauvreté est extrème.
Conclusion : l'Etat a tout intérêt financièrement à investir dans l'accueil de qualité de la petite Enfance !!!
Force est donc de constater que si l'argument financier tombe, reste les choix idéologiques d'un gouvernement dont les valeurs humanistes se réduisent à une simple question de communication.
Le Collectif Pas de bébés à la consigne ! prévoit donc d'amplifier la mobilisation et appelle professionnel-les et parents à une manifestation le 5 décembre à 14h30 à l'Opéra.

dimanche 15 novembre 2009

mobilisation pour les droits des femmes, ça continue !


Difficile de tenir le rythme. Ces derniers jours ont vu pléthore de réunions-mobilisations, avec plus ou moins de soutiens actifs des partis politiques.


Le 17 octobre a rassemblé 10 000 personnes dans la rue.
Depuis ça n'arrête plus ! De réunions de bilan en réunions pour préparer les mobilisations suivantes, les femmes se mobilisent.

Le 6 novembre, ce sont 300 travailleuses sans papiers organisées avec le collectif Femmes-Egalité qui se sont réunies à la CGT à Montreuil. Accompagnée du chef de cabinet de D Voynet, maire de Montreuil, nous leur avons apporté notre soutien.
En grève pour certaines dans la confection ou les entreprises de ménage, non grèvistes pour d'autres travaillant principalement dans le secteur des services à la personne, la plupart vivant seules avec enfants, elles se battent pour être déclarées et régularisées.

Le 11 novembre, je publiais un article sur Youphil, à propos de la mise à bas de la parité par le projet de réforme concernant les futurs conseils territoriaux.

Le 12 novembre, responsable de la commission féminisme des Verts, je suis allée à la rencontre des associations de femmes du 93 à La Courneuve, comme mes collègues responsables des commissions Droits des Femmes des partis politiques de gauche. Egalité professionnelle, violences faites aux femmes, parité politique, contraception et avortement, hacèlement au travail, solidarité internationale, laïcité et lutte contre les intégrismes, sécurité, travailleuses sans papiers, égalité dans les formations professionnelles, pauvreté et précarité, bref, des thèmes sur lesquels les associations ont décidé de se battre et demandent aux partis politiques de faire avancer les choses.

Le 14 novembre, une manifestation pour le maintien des centres IVG a réuni 200 personnes à l'appel du Collectif pour les droits des Femmes du 20ème ardt de Paris. De l'hôpital Trousseau à l'hôpital Tenon. C'était la réponse des femmes aux fausses informations propagées dans des journaux et faisant état d'une réouverture du " planning" à Tenon : en fait, quelques heures d'informations dans la semaine !

Décidément, les femmes sont bien décidées à se battre. D'autant que les célébrations du 40ème anniversaire du Mouvement de Libération des Femmes se préparent pour le premier trimestre 2010. Colloques, films, livres, événements vont concourir à mettre en avant les avancées et ... les régressions. Les semaines à venir seront bien chargées.

l'invasion du net ( suite )

Je suis tombée dans le piège de facebook !

A force de me brancher systématiquement sur ce réseau, j'en ai oublié d'alimenter mon blog.

En plus, c'est tellement plus facile d'écrire 2 lignes sur facebook qu'un article sur un blog ou pour un autre media ...

On ne m'y reprendra plus !

A très bientôt pour de nouveaux articles ! Arlette

mardi 3 novembre 2009

Les Conseils Territoriaux contre les femmes et la démocratie ?


Un vieux débat : la loi est-elle nécessaire pour faire avancer la parité ? Les féministes du monde entier se posent régulièrement la question ...
Pour ma part, je me rends à l'évidence : sans la loi, la parité n'avance pas.
Or l'égalité entre les femmes et les hommes est une question de démocratie, et sans la loi, la démocratie peine à avancer dans les sociétés. D'où l'intérêt de ne pas négliger l'analyse des modes de scrutins qui rythment nos démocraties.
Si nous prenons l'exemple du type de scrutin pour les élections, il est clair que les scrutins uninominaux ( cf les législatives ) ne favorisent pas la parité : 107 femmes pour 470 hommes à l'Assemblée Nationale, soit 18,5 % de député/es.
Par contre, la loi ayant acté en 2004 le scrutin de listes à la proportionnelle et paritaire ( listes chabada ) , pour les dernières élections régionales, les femmes représentent aujourd'hui 47,6 % des élu/es dans les Conseils Régionaux.
Conclusion : si les scrutins de listes à la proportionnelle favorisent la démocratie, il est notable que démocratie et parité femmes/hommes font bon ménage.

Qu'en adviendra-t-il de la démocratie en 2014 ?

Le gouvernement nous prépare une vraie régression, en terme de démocratie et de parité : le projet d'en finir avec les conseils généraux et régionaux pour les remplacer par des Conseils Terrotoriaux est assorti d'un scrutin uninominal qui fera régresser démocratie et parité. Sous couvert de modernisation, c'est la parité qui fout l'camp !

Selon l'étude et les projections de l'Observatoire de la Parité, si les partis politiques continuent à fonctionner de la même façon, nous obtiendrons donc les résultats suivants pour les Conseils Territoriaux :
19,3 % de femmes pour 80,7 % d'hommes !

Chiffres à méditer et affaire à suivre ... car les femmes, quelques soient leurs appartenances politiques, ne sont pas prêtes à lacher ... communiqués de presse, pétitions, la colère monte chez les femmes des partis politiques. A voir si les partis politiques suivront ? Rien n'est moins sûr ...

En attendant, une initiative à laquelle, responsable de la commission féminisme des Verts je participerai : "l'Egalité, c'est pas Sorcier", le 12 novembre à La Courneuve, au cinéma l'Etoile, avec mes collègues des commissions droits des femmes des partis de gauche.