Inauguration de la crèche de la rue d'Avron en présence du maire du XXe ardt et du président de la Caisse d'Allocations Familiales de Paris.Bonjour à toutes et à tous,
Tout d’abord, je tiens avant tout à remercier toutes les personnes qui ont apporté leur concours à ce magnifique projet.
Vous le savez certainement, la municipalité parisienne s’était engagée à faire de la Petite Enfance une priorité.
Ce pari a été tenu et j’ai le plaisir de vous annoncer que nous en sommes aujourd’hui, sur le 20ème ardt à la 482ème place supplémentaire ouverte depuis 2001. C’est une grande avancée, pour les tout-petits, pour les familles et pour moi, féministe qui me suis toujours engagée pour les droits des femmes.
Et oui, ces ouvertures de berceaux sont le moyen pour les femmes qui viennent d’avoir un bébé, de pouvoir recommencer à travailler si elles le désirent. Nous le savons bien, l’autonomie des femmes passe aussi par l’autonomie financière et toutes ces places en crèche créées en sont un symbole. J’ai trop reçu lors de mes permanences des femmes désespérées qui me disaient « si je n’ai pas de place en crèche, je serai obligée d’arrêter de travailler et je ne veux pas, je ne peux pas ! » Alors, je me suis fait, tout au long de ces 7 années, un devoir d’ouvrir un maximum de crèches sur notre ardt.
Et maintenant, je voudrais vous parler de ce lieu particulier où est implanté notre crèche aujourd’hui, et je m’adresse particulièrement au personnel et à Mme COMPANS, la responsable de cet établissement.
Vous le savez, c’est lieu chargé de l’histoire de ce quartier, et c’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous.
Il y a 20 ans, j’étais alors institutrice, et j’enseignais rue Le Vau, près de la Porte de Bagnolet.
Des parents d’élèves étaient venus me voir pour m’expliquer leur situation : ils travaillaient chez BULL, vous savez, les ordinateurs, et travaillaient dans des bureaux ici, 61 rue d’Avron.. Or BULL avait décidé de déménager ses bureaux et ce fut un drame pour les familles de l’école. Puis, ce fut l’affaire du Crédit Lyonnais, avec son lot de scandales, et l’immeuble qui était ici appartenait au CDR chargé d’épurer les biens immobiliers du Crédit Lyonnais.
Ce bâtiment est resté inoccupé pendant 6 ans ! En décembre 1997, 65 familles de mal logés accompagnées du DAL, l’association Droit au Logement, ont investi ce bâtiment. Je vous passe les détails, mais sachez que ce fut une histoire longue et douloureuse pour ces familles et pour tout le quartier.
En 2001, avec l’arrivée de la nouvelle municipalité parisienne, les négociations ont enfin pu repartir sur de bonnes bases. La LOGIREP, promoteur de logements sociaux et acquéreur du terrain, le DAL et d’autres associations, la Ville de Paris finissent par aboutir à un accord : il y aura 74 familles de relogées et l’immeuble sera destiné à être transformé. La mairie du 20ème ardt a été très attentive à ce projet et je tiens à remercier Michel Charzat, Fabienne Giboudeaux et Dominique Lagadec pour leur ténacité qui a permis de mener à bien cette construction. 105 logements sociaux, une crèche collective toute de douceurs et de rondeurs pour accueillir les tout-petits.
Alors voilà ! Ce quartier, à l’image de cet espace, est en pleine transformation, et je profite de l’occasion pour remercier les conseils de quartier qui participent activement, aux projets de rénovation pour dynamiser ces lieux.
55 berceaux, ce n’est pas rien. Cette crèche répond à une véritable demande et un
véritable besoin dans le sud de notre arrondissement. L’intégration de la crèche dans cet ensemble immobilier est une réelle réussite .C’était le souhait de la municipalité du 20ème ardt, et de la Mairie de Paris. Nous y avons travaillé tous ensemble, main dans la main, pendant des années, et je suis fière aujourd’hui de récolter ces fruits que nous avons semés ensemble.
Arlette ZILBERG
