Comme ils sont patriotes, ces national-populistes qui martèlent que la France peut être forte à elle-seule, mais qui dès lors qu'il s'agit de financer leurs campagne dépendent des oligarques liés à Poutine, et qui en appellent à Steve Bannon, ex-conseiller spécial de Trump, pour organiser leur essor !
Longtemps les États Unis furent les alliés de l'Union Européenne. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, c'était : je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément .... et badaboum ! Trump est arrivé et aujourd'hui c'est : PAS DU TOUT ! Sacré Trump qui fut porté au pouvoir par les théo-conservateurs dont l'un des principaux combats est l'interdiction de l'avortement. Tout un symbole. Mais revenons aux relations Trump - Union Européenne et à son ex-conseiller stratégique Bannon qui a posé ses valises à l'hôtel Bristol à Paris.
En juillet 2018, Donald Trump arrive en Europe pour le sommet de l'OTAN. Jamais un président américain n'avait fait en Europe des déclarations aussi hostiles à l'Union Européenne. Pour résumer, il souhaite un affaiblissement de l'UE, prône une sortie "dure" du Royaume Uni de l'UE, soutient une UE fragmentée et une baisse des financements américains de l'OTAN.
Pour le "Brexit dur" ce n'est pas gagné vu le bourbier dans lequel est plongé le Roaume Uni depuis le référendum de 2016, référendum controversé du fait de manipulations de l'opinion par la propagation de "fake news*".
Pour ce qui est de la fragmentation de l'Europe, Steeve Bannon s'en occupe en conseillant et influençant tous les mouvements populistes en Europe. "Booster la révolte populiste et décrocher 30% des sièges au Parlement Européen", disait-il en 2018. Logique car 30% signifie avoir une minorité de blocage qui peut paralyser l'Europe. A Paris ce matin, il déclarait souhaiter que l'Euroep devienne populiste et qu'il serait très heureux de la victoire de Salvini, Orban, et de Le Pen. Ce matin encore, Marine Le pen interrogée sur les liens RN-Bannon déclarait qu'elle n'était pas au courant de sa venue à Partis, alors qu'un journaliste avait reconnu des leaders du RN dans l'hôtel où Bannon a élu domicile.
Autre puissance, autres mœurs :
La Russie de Poutine, sous régime autoritaire dans lequel prospère la mafia mais pas les libertés collectives ou individuelles, s'accomode mal, vu son désir d'hégémonie sur les anciens satellites de l'URSS, d'une Europe souveraine à ses frontières.
L'annexion de la Crimée et les scandales révélés en Autriche cette semaine en sont des illustrations. Pour l'Autriche, pays de l'UE, les révélations concernent la probable intelligence du ministre de l'intérieur (FPÖ**) avec les services russes, ainsi que la corruption probable du vice-chancelier Strache (FPÖ). Ces scandales ont mené à l'explosion de la coalition gouvernementale droite-extrême droite, et à la décisions d'élections législatives anticipées.
Comme elle est belle cette extrême droite national-populiste, qui se déclare souveraine et propre, mais qui est à même d'aller chercher des financements en Russie avec contreparties politiques ! Et que penser des emprunts russes du Front National ? Ils sont l'une des facettes de cette stratégie d'alliances délétères avec la Russie de Poutine.
D'un côté dépendre de la strétégie américaine, de l'autre côté dépendre des financements russes, c'est un peu "pile tu gagnes, face je perds". Mais nous ne sommes pas dupes et savons qu'un même objectif anime ces deux puissances : affaiblir l'Union Européenne etn la fragmentant pour asseoir soit l'hégémonie américaine de Trump, soit l'hégémonie russe de Poutine, tans sur le champ économique, écologique, ou militaire. Croire que la France à elle-seule, ou n'importe quel autre pays européen jouant la carte du repli identitaire et isolationniste, puisse peser dans des négociations face aux géants américain, russe ou chinois est absurde.
Penser que les erreurs et dysfonctionnements de l’Union Européenne justifient de la fragmenter en une alliance de petits pays, plutôt qu'essayer d'en améliorer le fonctionnement et les orientations, c'est oublier l'une de ses plus grandes réussites : avoir permis à trois générations de vivre en paix à l'intérieur des frontières de l'UE.
C'est dans ce contexte géopolitique que se jouent les élections européennes. Pour y faire face, la priorités des priorités est de ne pas laisser passer en tête le Rassemblement National de Marine Le Pen et de renforcer le camp de la souveraineté européenne pour peser dans toute négociation avec face aux USA, à la Russie et à la Chine.
Le 26 mai, chaque voix comptera car il n'y a qu'un seul tour et nous savons que l'abstention favorise les extrêmes.
Pour ma part, je voterai pour la liste Renaissance, seule liste en capacité de devancer le Rassemblement National en France. D'ores et déjà, de nombreuses personnalités européennes soutiennent la stratégie du Président Macron de construction d'alliances autour de projets et d'organisation d'un groupe politique rassemblant les progressistes au sein du futur Parlement Européen.
Ne rejouons pas 2014, élection où la liste Front National est arrivée en tête et a fait élire des député.es qui ont battu tous les records d'absentéisme, voté contre toute avancée des droits humains en Europe dont notamment ceux des droits des femmes, et qui traînent des casseroles concernant leur probité.
Il est temps de sortir l'Europe de son immobilisme et de renforcer une Union Européenne de progrès !
*fake news : informations truquées propagées par les médias et réseaux sociaux
**FPÖ : parti d'extrême droite en Autriche