Pour décrypter cette décision, revenons sur la vie interne à
EELV et les rapports de force en
présence.
Le congrès de Caen a acté l’alliance Duflot-Baupin (38%) qui
a dû trouver des alliés pour obtenir une majorité de 51% des suffrages
exprimés. Une courte majorité avec un léger avantage aux baupinistes qui ont gagné
le secrétariat national en la personne d’Emma Cosse.
Cette alliance n’a pas apaisé les rivalités internes au
courant majoritaire ni le mécontentement grandissant de certain-es militant-es
qui parient sur l’échec du gouvernement Hollande. La victoire des baupinistes à
Paris avec la candidature de Christophe Najdovski, tête de liste aux élections
municipales en fut un épisode.
Le refus de Cécile Duflot à Manuel Valls, une partie de billard à plusieurs bandes
D'un côté, la majorité
des parlementaires et Denis Baupin ont
clamé leur accord avec les propositions
du Premier Ministre, et leur souhait de participer au gouvernement. Emma Cosse
a déclaré qu’EELV reviendra au
gouvernement.
De l’autre côté, Cécile Duflot, en surfant sur la grogne des
militant-es, a obtenu le soutien de la
quasi unanimité du Conseil Fédéral *. Les mauvais résultats du PS aux
municipales ont sans doute plaidé en sa faveur. Cependant, est-il crédible de
proposer comme stratégie alternative à la participation constructive, la
construction d’une alternative politique dans un espace entre Mélanchon et le
PS ?Confiance au gouvernement : pour ou abstention ?
Ce dimanche, la confiance donnée au gouvernement a été soumise
au vote du Conseil Fédéral : un compromis avec les parlementaires a été
trouvé : « pas de confiance à Valls, si pas de vraie
réorientation ». Restera aux député-es EELV à apprécier si virage il y a
ou pas, à la lumière de leur prochaine rencontre avec Le Premier Ministre.
C’est donc une victoire en demi-teinte pour Cécile Duflot.
Sa prochaine étape sera de reprendre en main le groupe EELV de l’Assemblée nationale où elle va retrouver son siège. Sachant que la majorité des député-es s’était désolidarisée du renoncement au Ministère de l’Ecologie, rien n’est moins sûr.
Objectif 2017 ?
Bloquer la participation au gouvernement lui a permis de reprendre le parti en main et d'écarter ses concurrent-es, tout en affirmant qu’EELV était voué à gouverner.Sa prochaine étape sera de reprendre en main le groupe EELV de l’Assemblée nationale où elle va retrouver son siège. Sachant que la majorité des député-es s’était désolidarisée du renoncement au Ministère de l’Ecologie, rien n’est moins sûr.
Pas sûr non plus que l’électorat écologiste comprenne cette
façon de faire de « la politique autrement ». Une réussite de
Ségolène Royal au Ministère de l’écologie, du développement durable et de
l’énergie, pourrait changer la donne.
*Le Conseil Fédéral est le parlement d’EELV