dimanche 18 octobre 2020

Lettre ouverte à Monsieur Blanquer, Ministre de l'Education nationale.

Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale,

Monsieur Paty est mort, décapité, parce qu'il avait fait son travail de professeur : enseigner la liberté d'expression dans le cadre du programme d’éducation civique et moral (ECM).

Cet assassinat a été précédé d'une campagne de dénigrement mensongère sur les réseaux sociaux, à laquelle ont participé quelques parents d'élèves mais aussi toute une nébuleuse islamiste militante colportant désinformations, rumeurs et propos haineux concernant ce professeur. Les nom et adresse de l’enseignant ont été révélés sur les réseaux sociaux. 

Une affaire montée de toutes pièces, et qui me rappelle, à un autre niveau, l'affaire et le procès des caricatures de Charlie Hebdo, ainsi que le relate le documentaire de Daniel Leconte de 2008 : C'est dur d'être aimé par des cons.

Monsieur Paty est mort, décapité, et toutes les responsabilités doivent être analysées. 

La principale responsabilité incombe à la gangrène islamiste qui s'est infiltrée depuis des décennies dans notre société. Il n'est pas anodin que le père d'élève ayant porté plainte ait été accompagné d'un militant islamiste connu et fiché S. 

Mais il semble aussi, que des cascades de petites et grandes lâchetés ajoutées à des dysfonctionnements au sein de la maison éducation nationale aient entrouvert la porte à cet acte terroriste. Probablement faudra-t-il également questionner le fonctionnement du commissariat de police et de la justice puisque des plaintes ont été déposées, par un père d'élève, et par Monsieur Paty pour diffamation.

Ayant quelques enseignant.es dans mon entourage, je vous fais part de deux affaires qui me sont revenues en mémoire, lorsque j'ai appris que Monsieur Paty avait été harcelé sur les réseaux sociaux la semaine précédant sa décapitation.

La première concerne un ami enseignant dans un collège de Seine-Saint-Denis, qui avait appris avec stupéfaction via un mail de la gestionnaire du collège, qu'au repas de fin d'année des personnels il y aurait de la viande non hallal et hallal, les deux étant prises en charge par le collège. Après des allers-retours entre la principale du collège, l'enseignant, la gestionnaire, mais aussi la "cellule laïcité" de l'académie, il fut décidé par la principale que chacun.e apporterait ses victuailles. Mais il y eut bien deux barbecues, l'un hallal et l'autre pas ! 

Autant vous dire :

- que la principale s'est justifiée en disant vouloir contenter tout le monde, 

- que cet enseignant a été pris à parti par un surveillant l'accusant d'avoir mis au courant la cellule laïcité du rectorat,

- que par la suite, le représentant syndical a signifié à l'enseignant son désaccord, sous-entendu qu'il aurait du accepter que le collège paie la viande hallal !

Cette affaire appelle plusieurs questions : 

- comment une principale de collège public, qui plus est formatrice et faisant passer des examens à de futures titulaires de l’Éducation nationale,  peut-elle ignorer que l'école publique ne subventionne aucun culte, et croire que ça passerait crème de payer de la viande hallal sur les fonds du colllège, au prétexte d'être "inclusif" ?

- Outre qu'il eut deux barbecues, l'un hallal et l'autre pas, on se demande comment une cheffe d'établissement peut être aussi ignorante de ce qu'est la laïcité, et peu à même de comprendre ce qu'est l'infiltration islamiste dans les collèges, et le séparatisme religieux ? 

- la principale du collège aurait-elle fait marche arrière si l’enseignant en question n'avait pas eu l'opportunité de faire appel à l'un des membres du "Conseil des sages de la laïcité" qu'il avait rencontré par hasard, et qui lui a donné la démarche à suivre. 

- Que serait-il advenu de cet enseignant, si ce surveillant avait été un islamiste militant et si la cellule laïcité n'avait été alertée ? 

La deuxième affaire concerne un enseignant de l'académie de Créteil, une affaire hélas tristement banale : celle d'un enseignant en lycée qui voulait organiser un voyage scolaire avec une classe de terminale à Auschwitz, mais dont le proviseur l'en a dissuadé, l'an passé. 

Connaissant cet enseignant, je sais qu'il n'abandonnera pas, il a la laïcité et l'éducation à la citoyenneté chevillées au corps.

Monsieur le Ministre, je vous en conjure, faites respecter l'ordre républicain dans les établissements scolaires, ne cédez pas un pouce de terrain aux islamistes et à leurs complices. La lâcheté n'a pas sa place dans l'Education nationale.

Faites en sorte que dans tous les établissements scolaires, la rentrée après les vacances de la Toussaint rime avec une minute de silence en hommage à Monsieur Paty, et en suivant, un cours sur la liberté d'expression et la laïcité.

Pour que jamais on ne puisse dire : Monsieur Paty est mort pour rien, décapité.

Comptant sur votre détermination, veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations les plus respectueuses.

PS : je ne peux m'empêcher de vous joindre ce dessin de Charb pour Cabu qui a tant aimé partager ses passions avec les enfants des écoles, collèges et lycées.

Comptant sur votre détermination, veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations les plus respectueuses.