Peut-on encore avorter en France ?
Avril 2011 : Après 18 mois de lutte incessante, le Collectif pour la réouverture du centre IVG de l'hôpital Tenon (75020) a obtenu la réouverture du centre IVG.
Nous n'étions pas peu fières de cette victoire qui sonnait comme un coup d'arrêt à l'épidémie de fermetures des centres IVG sur le territoire national.
En quelques années, ce sont des dizaines de centres IVG qui ont fermé. Dans les faits, ce gouvernement a réussi ce que les intégristes n'ont pas réussi. .
Aujourd'hui, le Planning Familial accompagne à l'étranger, notamment aux Pays Bas, les femmes qui ne peuvent avorter en France.
Octobre 2009 : en colère, je publie sur Youphil un article intitulé : Peut-on encore avorter en France ?
Notre victoire, nous l'avons fêtée, tranquillement, sachant très bien qu'il nous fallait rester vigilantes. Nous avons suivi la réouverture du centre, l'embauche des personnels , rencontré la direction de l'hôpital.Le centre a repris ces activités en avril dernier.
Mais c'était oublier qu'il existe en France, des intégristes d’extrême droite qui n'ont pas renoncé à se battre pour l'interdiction de l'avortement !
Notre victoire, un symbole insupportable pour l'association SOS Tout-Petits, qui s'était illustrée autrefois en s'attaquant aux centres IVG.
Une laïcité à géométrie variable
Le 17 septembre dernier, jour de marché devant l'hôpital Tenon, SOS Tout-Petits a organisé un rassemblement devant Tenon pour y faire des prières. Bousculades, CRS, prières publiques des intégristes brandissant le drapeau de Jésus du Sacré Cœur contre les slogans des manifestant-es pro-choix. Quelques œufs ont même volé. " Un coup des Verts" m'a lancé un élu socialiste, " Ils sont Bios ! ".
Ceci dit, on attend toujours les protestations de Mme le Pen contre cette occupation de l'espace publique pour y faire des prières ... et aussi celles de Mr Guéant. Comme un arrière gout de laïcité à géométrie variable ...
Samedi 15 octobre, à 10h devant Tenon ...
Tout serait rentré dans l'ordre, si SOS Tout-Petits n'avait pas décidé de faire une fixation sur Tenon. Voilà qu'il réitèrent leur appel à manifester samedi 15 octobre. Et ce, malgré les courriers de notre Collectif ou des élu-es demandant au préfet de police d'interdire ce rassemblement pour cause de trouble à l'ordre public.
Une pression sur les femmes qui choisissent d'avorter. Une pression sur les personnels de l'hôpital.
Alors, cette fois encore, notre Collectif sera présent samedi matin à 10h, devant l'hôpital Tenon, 4 rue de la Chine, métro Gambetta pour réaffirmer que choisir d'avoir un enfant, c'est notre droit et c'est la loi.