Monsieur le Président,
Jeudi dernier j'ai failli m'étouffer pendant mon déjeûner en entendant vos propos concernant la composition des listes UMP pour les prochaines échéances électorales :
" Non aux listes ménopausées ! " disiez-vous
Je me précipite sur mon ordinateur et un rapide calcul m'amène à comprendre que vous avez 58 ans. Réfléchissant, je me dis qu'en tant qu'homme, vous n'êtes pas directement concerné par la ménopause et que vos propos doivent s'adresser à certaines femmes, donnant " un bon argument " pour les exclure des listes. Ma conclusion, il vous faut des femmes jeunes.
Mais au fait, est-ce un "bon argument" ?
Dans vos propos, je comprends que l'adjectif " ménopausée" revêt une connotation très négative, effrayante, et peut-être même diabolique.
Monsieur Karoutchi, estimez-vous que les femmes de votre âge, ménopausées, sont à jeter à la poubelle mais pas les hommes puisque vous avez postulé à la tête de liste UMP sur votre région ?
Si tel est le cas, cela m'amènerait à penser qu'à âge égal, vous considérez les femmes comme inférieures aux hommes, ce que je n'ose imaginer.
Monsieur Karoutchi, pensez-vous que la ménopause implique une incapacité des femmes à réfléchir ou prendre des responsabilités politiques, ce que je n'ose imaginer vu votre niveau culturel.
Monsieur Karoutchi, la ménopause étant un phénomène naturel, pensez-vous qu'elle doive mener à exclure les femmes des instances décisionnaires politiques ou économiques de notre pays ?
Eu égard à votre fonction d'ambassadeur représentant la France à l'OCDE, je n'ose y penser.
Arlette Zilberg, responsable féministe.